Avant tout, il faut savoir que je n'aime pas vraiment les boîtes de nuit.
- en général, la musique ne me plaît pas. Je déteste la techno, et quand ils passent du R&B, ça dure juste le temps de faire venir poufs et amateurs de poufs sur la piste (ça se dit ça "piste" ? C'est pas trop ringard ?). Moi j'adore danser sur les tubes commerciaux à la mode, le R&B donc, mais aussi les chansons latinas, la house facile d'accès (Bob Sinclar, je ne vais pas chercher plus loin), la disco (Youhou, on n'a toujours pas fait mieux), ou même les chansons kitschs des années 80. Au lieu de ça, le DJ s'amuse tout seul à faire des mixs bizarres, où de temps à autres une voix surgit et répète pendant 10 minutes (+ 10 minutes d'écho) une phrase aussi spirituelle que "I wanna feel you". Si par hasard il passe une chanson que je connais et que par miracle, j'apprécie, je dois en profiter au maximum, car ça ne dure pas. Après s'être égaré, le DJ replonge dans ses mixs électroniques. Bref, pas de quoi me mettre en transe.
- la sélection à l'entrée. On est obligé de s'habiller élégamment sans pour autant être sûr de rentrer, je trouve ce principe révoltant. En plus, les filles doivent porter des chaussures à talons, qui sont, c'est connu, aussi confortables que des charentaises quand on doit danser debout pendant 3 heures. Et en fin de compte, on découvre toujours à l'intérieur des petits chanceux qui eux, ont pu rentrer en Converses.
- le prix : c'est super cher, surtout si on a la mauvaise idée de prendre une seconde boisson. Tout ça pour avoir mal aux pieds et à la tête (cf. la techno) !
- les horaires, on doit toujours trouver un truc à faire avant. Un restaurant prend une heure et demi environ (20h30-22h). On doit donc aller patienter dans un bar (22h-23h). Ce qui contribue à encore augmenter le budget de la soirée.
- les garçons qui se permettent de venir te coller, comme si on avait soudainement envie de se faire toucher les hanches. C'est connu, toutes les filles vont en boîte pour que leur corps fasse connaissance avec de nouvelles mains. Dans le noir, la moiteur, la fumée... Mmmm, que c'est convivial.
- les gens dedans. Ils se lâchent tous, à croire que la boîte est une zone de non-droit. Je sonne peut-être un peu prude là, mais bon, non, on n'enlève pas son tee-shirt sous prétexte qu'on a accédé au podium. Est-ce qu'on met ses sous-vêtements en évidence en temps normal ? Est-ce qu'on touche son corps avec des gestes lubriques ? Pas que je sache.
- l'étrange "Et Hop Hop Hop / hop hop hop". Une spécifité des boîtes parisiennes, une sorte de cri de ralliement des clubbeurs. On se croirait au stade à chaque fois.
- la danse elle-même. On est tellement compressé que lever ses bras reste le seul mouvement possible. Et puis soit on a trop chaud, soit trop froid quand on s'approche de la climatisation.
- la cigarette. Pas dans la boîte elle-même, j'ai la chance de ne pas être sensible à la fumée, elle ne me gêne donc pas. Pas pour les vêtements, car pour ceux qu'on ne lave pas, le Fébrèze fait des miracles (mais oui ça marche !). Non, ce que je ne supporte pas, c'est l'odeur de tabac froid qui imprègne mes cheveux et les rend ternes alors que j'ai dû les laver pour justement rentrer dans la boîte. Je dois passer pour une grosse sale là, mais quand on a des cheveux longs et difficiles à démêler, on déteste les laver quotidiennement.
- le cauchemar du bar. Il faut à moitié hurler pour que le barman comprenne et se moque discrètement de nous quand on commande un simple jus d'ananas.
- le retour : si on n'est que des filles, le bus de nuit est inenvisageable. La voiture ? Attendons 2018 ans (date à laquelle j'envisage de m'inscrire pour le code). Ne reste plus que le taxi... Et oui, c'est la ruine encore une fois.
Bref, après cette énumération anti-discothèque (Elise doit en avoir le coeur brisé), je suis sur le point de retourner danser seule dans ma chambre, avec la playlist "Fête" d'iTunes, où cohabitent S Club 7 et Jennifer Lopez.
Toutefois, malgré ce dégoût des boîtes, j'y vais quand même. Pas spontanément, mais parfois, je cède à Elise. Et oui, ma grande copine adore les boîtes elle. Il y a une soirée toutes les deux semaines environ à Sciences-Po, organisées tantôt par l'AS, tantôt par le BDE, et pour l'instant, j'ai cédé à une seule. Je sors toujours la même excuse à Elise : "non mais c'est nul comme date, on sort à 21h15, le lendemain cours le matin, gnagnagna".
Mais comme je viens de l'écrire, j'ai cédé une fois. Pour Halloween, le 31 octobre. Une soirée plutôt sympa, je dois l'admettre. Des films d'horreur étaient diffusés, c'était marrant :
"World, hold on * Oh Paris Hilton tuée dans House of Wax * Love don't let me go"
Bon, question déguisement, c'était inégal... Claire, que j'avais convaincue de venir, et moi avions fait la totale. Elise et Julie, plus malignes, portaient juste des accessoires amovibles. Youli restait digne.
(et bien sûr, là, j'ai l'air d'être la seule costumée)
recherche taxi - attente taxi - appel taxi - rerererereecherche taxi - bus de nuit - attente 1er métro - métro !!!!
Bien entendu, je pourrais remédier à tout ça : fonder une boîte tout près de chez moi, où les Converses ont droit d'entrée (je bannirai tout de même les joggings), où la musique est digne d'un prime de la Nouvelle Star, où le bar sera un peu écarté de la piste. Ooooo ça sera bien !
Adieu le Master Affaires Internationales option Sécurité internationale, je bifurque pour Communication - Marketing stratégique et opérationnel. Et si c'était ça le vrai but des soirées étudiantes ?